Le paiement mobile : une autre forme de carte de crédit ?

Publié le : 11 août 202011 mins de lecture

Les méthodes de paiement par téléphone portable sont de plus en plus proposées et simplifient de mieux en mieux le commerce en ligne. Dans les supermarchés en particulier, les clients peuvent bénéficier d’une large gamme de modes de règlement. Cependant, les commerces de détail méprisent et rejettent cette nouvelle technologie. Ils ont du mal à offrir à ses clients ce nouveau service pendant la phase pilote. Où se situent les véritables obstacles dans l’introduction du paiement par téléphone ?

Deux types de paiements mobiles

Le paiement mobile (également appelé m-paiement ou versement par téléphone portable) fait référence au règlement d’une facture via des appareils terminaux mobiles tels que les téléphones portables/smartphones, les netbooks, les tablettes ou les articles vestimentaires. Une distinction est faite entre deux scénarios de paiement de base :

Pour les deux scénarios, la transaction réelle est effectuée en arrière-plan à l’aide de procédures telles que le prélèvement automatique, le virement bancaire, le paiement par carte ou par monnaie électronique.

Le paiement mobile de proximité

Dans le cas du paiement mobile de proximité, c’est-à-dire un achat dans les magasins de détail par exemple, la technologie radio NFC (Near Field Communication) est utilisée dans la plupart des cas. L’acheteur doit donc placer un appareil compatible NFC ou une carte de paiement compatible NFC à proximité d’un terminal de paiement (quelques centimètres). Les données de la carte de crédit sont ensuite transmises sous forme cryptée.

Une autre option de paiement mobile de proximité est fournie par les codes QR (Quick Response). Dans ce cas, un code affiché sur le terminal du point de vente sera scanné par le client. Contrairement à la NFC, cependant, cette technique nécessite que l’appareil mobile soit connecté à Internet, de plus, ce processus de paiement est également plus lent.

En outre, il existe une solution de paiement mobile de proximité via Bluetooth, mais cette méthode n’est actuellement utilisée que dans la zone des commerçants. Pour les clients, il n’existe pour l’instant que des projets pilotes ou des phases d’essai.

Le paiement mobile à distance (achats en ligne)

Dans ce cas, la facturation se fait par le biais d’un « protocole d’application sans fil » (WAP) au moyen d’une carte de crédit ou d’un compte bancaire. Le paiement par l’intermédiaire du fournisseur de télécommunications est également possible. En d’autres termes : le montant versé apparaîtra sur la prochaine facture de téléphone portable (facturation par SMS).

Pour plus d'informations : Les applications mobiles banque en plein essor

Comment le paiement par téléphone portable évolue-t-il ?

Depuis quelques décennies, on observe une tendance au paiement par téléphone intelligent. Mais même aujourd’hui, on est toujours en attente de sa mise en place. Les raisons invoquées pour expliquer la faible acceptation de ce mode de paiement sont « une valeur ajoutée non-reconnaissable », « des offres déroutantes » et « des préoccupations de sécurité ».

Selon certaines études, le règlement en espèces reste la forme de paiement la plus populaire. Des incitations telles que les systèmes de bonus pour les acheteurs sont créées, mais il y a un manque d’options croisées entre les détaillants. De nombreuses chaînes de vente au détail proposent leurs propres solutions de paiement mobile via des fournisseurs tiers et mettent fin aux nombreuses solutions isolées qui ne sont pas très attrayantes pour les consommateurs.

Qu’attendent les clients des paiements par téléphone portable ?

Un rapport sur le paiement par Smartphone (portant sur ce que veulent vraiment les utilisateurs avant d’accepter le règlement mobile) a mentionné que 55 % des personnes interrogées ont cité comme condition préalable l’existence d’une norme uniforme dans la technologie de solutions de paiement disponibles sur le marché. Les résultats sont basés sur une enquête représentative de plus de 1 000 utilisateurs de smartphones âgés de 18 à 64 ans.

C’est donc l’une des conditions préalables qui pourrait rendre la réalisation de versement par téléphone mobile plus attractif. Mais pas de parcours du combattant sans plusieurs obstacles ! Que faudrait-il faire pour que tous les consommateurs le souhaitant puissent prendre leur smartphone à la caisse ?

57 % ont mentionné des frais moins élevés qu’avec d’autres moyens de paiement

57 % ont réclamé une utilisation facile et rapide

La condition préalable la plus importante est toutefois la garantie de sécurité et de protection des données (79 %). Quiconque ne tient pas compte de « l’angoisse des consommateurs » ne gagnera pas de trophée dans le concours de paiement par Smartphone.

Le Rapport montre donc que le potentiel et l’intérêt sont est là. Il reste les exigences des consommateurs qui doivent encore être satisfaites.

Un mélange de fournisseurs

L’un des obstacles cités par 55 % des consommateurs interrogés se trouve être la condition préalable d’une norme uniforme pour les solutions de paiement disponibles. Mais quelle est alors la position des fournisseurs de paiement mobile sur le marché quant à ce problème ?

En fait, dans ce secteur, on ne peut pas parler de « norme uniforme ». En raison : les banques et caisses d’épargne, les fournisseurs de cartes de crédit et fabricants de systèmes de paiement, les fabricants de smartphones, les sociétés de paiement en ligne, les sociétés Internet et les groupes de vente au détail sont impliqués dans les développements entourant le paiement mobile. Le marché est donc un mélange coloré.

Mais tous les fournisseurs ne sont pas connus des consommateurs. Si PayPal occupe la première place dans le classement de la notoriété avec 81 %, Amazon Payments avec 42 % est en deuxième position. D’autres fournisseurs importants comme Google Pay, Samsung Pay, Apple Pay ou Wirecard sont représentés sur le marché.

Avantages et inconvénients du paiement mobile pour le client

Si l’on compare les cartes de crédit et le règlement mobile, beaucoup de gens ne remarquent guère de différences d’un point de vue purement superficiel. La méthode de paiement mobile peut actuellement être utilisée comme une carte de crédit. Toutefois, à l’avenir, les fournisseurs continueront à envisager de nouvelles fonctions et caractéristiques pour le rendre plus attrayant. Bien sûr, d’autres obstacles subsistent, comme la crainte généralisée de la perte de données causée par les lacunes et failles de sécurité.

Un opérateur commercial doit-il forcément proposer le paiement par téléphone portable ?

La réponse est simple : rien ne doit, tout peut. Mais en France, ceux qui ne s’ouvrent pas aux nouvelles tendances risquent d’être désavantagés à long terme par rapport aux concurrents qui innovent. Oui, « l’argent liquide » restera toujours « vrai » à l’avenir, mais elle restera attrayante simplement en raison de son anonymat.

Mais comme mentionné ci-dessus, le potentiel du paiement mobile est là. Si on ajoute à présent les possibilités que ce dispositif de règlement peut offrir avec des services supplémentaires, cette pratique peut offrir une valeur ajoutée que les « anciens » modes de paiement ne peuvent pas égaler. C’est donc un avantage évident de s’y mettre dès le début et d’offrir toutes les options à ses clients.

Les fournisseurs travaillent déjà à l’expansion des solutions de paiement mobile pour répondre aux souhaits de leurs clients. Ils veulent une norme qui inclut des fonctions bancaires et des services tels que le stockage des factures et les promotions (rabais, bons d’achat, etc.).

Pourquoi les banques peuvent-elles devenir des acteurs importants du paiement mobile ?

Il existe déjà des fournisseurs de services bancaires qui ont mis en œuvre le paiement mobile. Le paiement fonctionne ici via une application Android en combinaison avec une MasterCard de la banque. Les clients peuvent alors payer aux terminaux NFC dans tous les magasins qui acceptent cette carte de crédit. Aujourd’hui, 55 banques dans le monde soutiennent le paiement mobile.

Les établissements financiers et les caisses d’épargne jouissent ainsi du plus haut niveau de confiance des consommateurs. En fait, c’est une bonne combinaison, compte tenu de l’angoisse des consommateurs et la condition préalable d’un niveau élevé de sécurité dans le paiement mobile. En outre, il ne faut pas oublier que les banques ont une portée élevée, voire la plus élevée, en raison de leur nombre de clients. Il semble donc logique de conclure que le secteur bancaire en particulier peut faire une entrée durable dans le paiement mobile.

La valeur ajoutée apportée par le paiement mobile se distingue de l’utilisation des cartes de crédit, mais elle est importante puisque les possibilités sont nombreuses.

Conclusion : le paiement par téléphone portable a du potentiel

Il n’est pas du tout vrai que les consommateurs ne veulent pas payer par téléphone portable. En particulier les détaillants, dont les moyens de subsistance semblent menacés, ne devraient pas renoncer à toute forme de paiement. Même si cela réduit la marge de quelques pour cent, c’est toujours moins cher que de laisser le client partir sans faire ses courses.

Le potentiel d’acceptation est là. Si les fournisseurs s’adaptent aux souhaits des clients, ils peuvent faire avancer de manière décisive le paiement par téléphone portable. Pour y parvenir, il faut éliminer les problèmes de sécurité et offrir une valeur ajoutée. Une norme technologique uniforme pour tous les commerçants est également nécessaire. Sinon, le consommateur ne s’y retrouvera plus entre les solutions de paiement mobile existantes sur le marché. Les banques ont ici les meilleures chances de jouer un rôle de pionnier. Vont-elles le saisir ?

Plan du site